Les plus jeunes doivent se demander :
"L'argentique... Qu'est-ce à dire que ceci ?" Ce que l'on appelle photographie argentique est à opposer à photographie numérique. En effet, "l'argentique" est la technologie permettant de fixer l'image sur un support analogique... physique... pour faire simple, non numérique.
Aujourd'hui nous baignons tous dans l'ère du numérique. Nous avons d'ailleurs pour la plupart d'entre nous un appareil photo quasi-constamment à portée de main. Je parle bien évidemment de notre smartphone. Mais il n'y a encore pas si longtemps, toutes les photos que nous pouvions voir étaient "argentiques".
Et d'ici derrière mon clavier, sans savoir quand vous lirez cet article, je vous entends déjà vous demander : "Mais alors, l'argentique, ça se fait encore ?" et bien, ça m'en a tout l'air. Je dirais même que l'argentique se porte plutôt bien. Il connait depuis quelques années une nouvelle vie. Pour son grain particulier, la nostalgie de charger puis de porter sa pellicule au laboratoire, le petit "cric-cric" de la molette d'un appareil jetable. Pour le retour à une pratique plus "exigeante", ou tout simplement par nostalgie et amour du "vintage", la pellicule a encore de beaux jours devant elle.
Maintenant j'imagine bien que vous vous demandez concrètement ce que ça change. Et bien la réponse est tout et rien en même temps.
Ne faites pas cette tête, je vais m'expliquer. L'argentique ne change rien aux bases théoriques de la photographie, la gestion de la lumière et les réglages des différents paramètres restent les mêmes. Mise à part la sensibilité. En effet, les "iso" définis par les réglages des capteurs des boitiers numériques, est défini par la pellicule elle même, on ne peut pas la faire varier en cours d'utilisation.
Mais en même temps l'argentique change tout. Parce qu'il n'est pas possible de voir son cliché avant développement du négatif ( sauf clichés instantanés type "polaroïd" ou "instax" ). La prise de vue doit être mûrement réfléchie et le déclenchement doit être sûr.
L'argentique nous apprend la rigueur l'adaptabilité et la patience. La rigueur car sur une pellicule avec 36 vues, ou même des films entre 6 et 12 vues, on ne s'amuse pas à déclencher n'importe quand. L'adaptabilité, car les contraintes imposées par l'argentique sont plus importantes qu'en numérique ( boitier avec vitesses moins importantes, ouverture d'objectif moindre, sensibilité de pellicule bas et invariable, pas de stabilisateur et parfois pas de mise au point automatique ni de capteur d'intensité lumineuse ). Elle nous apprend enfin la patience parce que l'on doit parfois attendre longtemps avant d'avoir fini et développé un film pour pouvoir profiter du résultat de notre travail.
Suite à toutes mes explications, vous devez mieux cerner ce que peut être la photographie argentique. Mais une question reste en suspens. "Pourquoi ?", oui, pourquoi je m'interesse à l'argentique au point de prendre le temps de vous écrire un petit texte pour vous expliquer ce que c'est ?
Et bien la réponse est simple. Parce que j'adore ça. J'aime l'aspect exigeant des vieux boitiers entièrement manuels. J'aime le rendu unique de chaque pellicule. J'aime le côté "artisanal" de créer une oeuvre en selectionnant sa pellicule, réalisant sa prise de vue, puis développer soi-même son négatif, sans parler du tirage à l'agrandisseur.
Pour moi tout ce cheminement est presque magique.
C'est pourquoi j'en fais aujourd'hui ma spécialité et veux partager mon amour pour cette technique avec vous.